Killer Shark est un téléfilm réalisé par Griff Furst et produit par SyFy en 2011.
Je n'ai pas réussi à trouver son budget, mais à l'instar des autres films de SyFy et au vu de son contenu, on peut l'estimer aux alentours d'un million de dollars. Il dure 80 minutes environ.
A peine libéré, le requin ne perd pas de temps et ses premières victimes vont être des alligators (si on met de côté le vieil ivrogne), chose intéressante car cela montre la férocité du monstre et instaure un sentiment de peur (ça aurait moins bien marché s'il avait bouffé des suricates). Les propriétaires de feu les alligators vont donc se lancer dans une chasse au squale, aidés par un agent fédéral amateur de harpons, dans le but de le neutraliser avant qu'il ne sème mort et désolation au festival ! (le requin, pas l'agent fédéral)
Curieusement, cela ne va pas être le cas... En effet, le requin reste assez passif dans l'ensemble du film et ne tue que quelques personnes, alors qu'on pouvait s'attendre à un vrai carnage ; le problème étant que les personnages principaux tiennent absolument à l'attirer en plein milieu de la petite sauterie pour le tuer (WTF ?) et le neutralisent de façon assez improbable avec un aéroglisseur ! Mais la mort assez abracadabrante du requin n'est pas le seul hic ; quelques incohérences (qui auraient pu être facilement évitées) viennent gâcher le scénario, comme le "cours" sur les alligators du début, où l'acteur ne fait que débiter un ramassis de conneries sur ces charmantes bestioles (personnellement j'ai sauté de ma chaise quand il a annoncé que les alligators couraient à 60 km/h sur terre !), ainsi que le fait d'être en état d'arrestation pour avoir donné un pauvre coup de poing (ou alors ils sont vraiment stricts en Louisiane) ; ces petites choses sont des détails certes, mais rassemblés ils donnent une impression d'amateurisme, comme si le film avait été bâclé (ce qui est sûrement le cas). A ça vous rajoutez quelques séquences émotionnelles typiques pour reprendre son souffle entre deux attaques, et vous avez la parfaite combinaison d'une daubasse...
Réalisation : Ce cher Griff Furst est aux commandes de ce film, et il sait faire des daubasses ! (Arachnoquake, Lake Placid 3) Nous avons donc ici une caméra qui tremblote pendant la plupart des plans, dont certains sont totalement inutiles (les panoramas de la faune et la flore c'est joli mais on en a rien à carrer dans un film où l'on recherche de l'hémoglobine), des transitions trop brusques et sans aucun rapport, des effets spéciaux à la sauce Syfy avec un requin qui la plupart du temps se résume à un aileron qui bouge lentement, même pendant les phases violentes (Blue Demon a fait de ce principe une spécialisation) et même un vilain copyright sur une punchline ; "si ça saigne on peut le tuer"; Predator.
Mais bon, il faut tout de même prendre en compte les aspects positifs (du moins ceux qui ne sont pas négatifs) comme le fait que les scènes d'attaques ne soient pas si prévisibles que ça, les séquences du requin en images numériques sont rattrapées par son homologue en animatronic, une nudité qui n'est pas présente à ma grande surprise ; même si les jeunes pleins de testostérone sont présents on ne voit pas un bout de fesses ou de boobs, admirable ! Et on a un brin de suspense, c'est déjà ça...
Bande-son : Les musiques sont correctes mais surtout variées ; entre les danses, les chants, les sons angoissants qui préludent aux attaques et les morceaux plus entraînants pendant la mise en charpie (ya même de la country). Par contre le doublage officiel français est absolument abominable ! Cela ne reflète pas bien sûr la performance des acteurs à l'origine, mais cela mérite d'être signalé tellement les voix sont fausses et font mal aux oreilles.
Jeu des acteurs/Personnages : On peut signaler Robert Davi (Die Hard) et Jeff Chase (The Punisher, Transporter 2) dans le casting, même s'ils n'apportent pas grand-chose au film ; le jeu d'acteur est en effet très limité, avec notamment un mec qui en voyant le requin lui foncer dessus ne peut que dire "whaoooooo"... navrant.
Les personnages sont toujours aussi stupides, avec des mauvaises décisions qui s'accumulent, et le bon vieux principe du pseudo scientifique qui balance des théories fumeuses pour expliquer la présence du requin et ses attributs. J'ai personnellement eu une révélation pendant ce film : pourquoi dans les films d'horreur les personnages ne savent pas nager correctement quand le requin (ou toute autre bestiole aquatique) leur fonce dessus ? Normalement la peur donne des ailes, avec en plus l'instinct de survie et l'adrénaline décuplés, ils sont censés limite battre le requin ! Mais non, on se contente d'agiter bêtement les bras et de faire du surplace... Autant se couper les veines et nager vers le requin, ça ira plus vite !
Conclusion : Comme s'il n'y avaient pas assez de films pourris sur les requins, SyFy décide de remettre une couche avec Killer Shark, un film en tout point semblable aux autres merveilles de cette chaîne avec des acteurs mauvais, des effets spéciaux déplorables et une histoire tellement tirée par les cheveux qu'on en finirait chauve ! Pour les amateurs de films d'horreur de série B low-budget je recommande ce film, par contre à ceux qui recherchent un équivalent de Jaws ou de The Reef, passez votre chemin ou vous allez finir pendu à la corde de votre étendage à linge avant le générique de fin.